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MARIE DAILY

Deco, Kids & co.

#Belgomums - Education : Le cas de l'enfant unique

Bonjour à tous!

J'espère que vous allez bien!

Ce mois-ci, j'ai eu l'immense plaisir d'animer la page Facebook des Belgo Mums, notre collectif de mamans blogueuses. Le thème du mois était l'éducation (nos références, nos principes éducatifs ou l'absence de ceux-ci, nos clefs, nos trucs et astuces) et j'ai vraiment adoré toutes les participations des copines : des billets sincères, touchants, parfois parsemés de doutes, parfois fournis de jolies petites recettes pratiques.

J'avoue que lorsqu'on a décidé ensemble du thème, je ne savais pas dans quelle direction j'allais aller. J'ai déjà souvent parlé d'éducation ici et je n'avais pas vraiment envie de revenir sur la théorie (en plus, je trouve que Valérie a fait le parfait résumé)... et les travaux pratiques, ben je trouve qu'ils sont spécifiques à chaque enfant et chaque situation familiale.

Et puis un sujet s'est imposé à moi, en levant un petit tabou personnel.

On dit souvent "Avant j'avais des principes, maintenant j'ai des enfants". En ce qui me concerne, je dois avouer qu'avant de devenir maman, je n'avais pas vraiment de principes. J'ai eu une éducation plutôt libérale. On n'était franchement pas menés à la baguette à la maison. On avait le droit de contester (d'ailleurs, je me souviens d'un grand moment de solitude quand dans un autre contexte, on m'a un jour rétorqué "on ne repond pas!"... j'avoue que je ne comprenais pas ce qu'on me voulait!)*. Mais bon, il fallait tout de même être aimable, raisonnable, cohérent, consistant, responsable, etc.

Avant d'être maman, je me disais donc que j'allais juste faire preuve de bon sens et que tout allait bien se passer. Les esprits éclairés constateront que je n'ai pas si mal tourné. Les autres n'ont qu'à rester dans les ténèbres. Ce n'est qu'en devenant maman que j'ai eu besoin de quelques références théoriques tout simplement parce que j'adore la théorie et tout ce qui est un peu psycho (j'ai d'ailleurs chopé beaucoup d'outils bien utiles dans la vie quotidienne avec les adultes).

J'avais pourtant au moins UN principe : je voulais rapidement un deuxième enfant (genre dans les deux années qui suivaient). Pour moi, un enfant devait avoir une fratrie : un (des) camarade(s) de jeu et de bagarres, une (des) personne(s) avec qui partager ses parents (et leur attention), un (des) compagnon(s) pour la nuit... un socle, un foyer indestructible au cas où il arriverait quelque chose à mon compagnon et à moi-même.

Fidèle à ce principe, partagé par mon compagnon, nous avons lancé la fabrication d'une petite soeur dans la deuxième année de Bambou. Elle naîtrait peu après son deuxième anniversaire. On a eu la chance, en tant que couple, de pouvoir faire des choix professionnels kids friendly. Ce serait nickel.

Sauf que, la vie ne se passe pas toujours comme prévu.

A ce jour, on a vécu, trois grossesses, une fausse couche et deux accouchements... mais on n'a toujours qu'un seul enfant avec nous.

Si on n'abandonne pas le projet d'un deuxième enfant, il faut constater que Bambou est une enfant seule depuis bientôt cinq ans et que ça va peut-être encore durer.

Pour l'instant donc Bambou est enfant unique.

#Belgomums - Education : Le cas de l'enfant unique

"C'EST NORMAL, IL EST ENFANT UNIQUE"

Qui n'a pas déjà entendu cette phrase : "il est ceci/cela**, c'est normal, il est enfant unique"?

Heureusement, cette phrase semble sortir d'une autre époque (bien que je connaisse des adultes qui en souffrent toujours), notamment parce que le modèle familial s'est largement diversifié et que la société est de plus en plus tolérante face à cette diversité (familles recomposées, familles monoparentales, familles homoparentales, familles unipares, familles mixtes, familles nombreuses, etc.).

Il n'empêche que dans une société où l'on courre toujours, où le temps et les autres ressources sont rares, n'avoir qu'un enfant, c'est parfois considéré comme de l'anti-jeu. Trop facile. Surtout quand on bénéficie d'un couple uni et d'une situation relativement confortable. Ce n'est plus "normal qu'elle est capricieuse, elle est enfant unique", c'est "normal qu'elle est facile, elle est enfant unique".

Il est indéniable qu'il est confortable de n'avoir qu'une tonne (et non 5 tonnes!) de linge hebdomadaire à lessiver. C'est clair que je suis béate d'admiration devant l'énergie et l'organisation de parents qui doivent gérer sur un WE : 2 goûters d'anniversaire (dans deux communes opposées de la capitale), le match du gamin à Houtsiplou (qui doit porter un appareil dentaire qui coûte un rein), le WE guides de la grande (qui a besoin d'aide en math), et le cours de danse de la petite sans compter qu'on doit encore plannifier un moment solo avec elle parce qu'on a été au cinoche avec les deux grands le WE dernier....

Il n'empêche qu'il est aussi délicat d'éduquer un petit garçon ou une petite fille seul(e).

- Comment lui apprendre qu'il/elle n'est pas le centre du monde quand il est effectivement le centre de notre monde, de nos attentions, de nos espoirs et de nos préoccupations ;

- Comment ne pas l'angoisser pour les mêmes raisons ;

- Comment le pousser de manière naturelle hors de sa zone de confort (ça c'est tellement le rôle des aînés!)

- Comment lui apprendre l'empathie et lui apprendre à se soucier des plus petits que lui (ça c'est tellement le rôle des cadets).

- Comment gérer sa solitude.

Bref, je suis convaincue que dans le processus de devenir adulte, la fratrie a un rôle à jouer que les parents ne peuvent qu'imparfaitement remplir en son absence.

#Belgomums - Education : Le cas de l'enfant unique

TOUT N'EST PAS PERDU, IL FAUT ETRE CREATIF!

Après tout, tous les aînés (à moins qu'ils soient jumeaux) sont toujours des enfants uniques temporaires. Avec Bambou, on n'a pas attendu d'admettre qu'elle est (en tout cas pour l'instant) enfant unique pour la socialiser. Pour cela, il y a des tas de ressources :

- Les cousins (s'il y en a). Bambou a la chance d'avoir un cousin de neuf mois son aîné qu'elle aime d'amour. Ils se ressemblent comme des frères jumeaux. Il y a un lien très fort entre eux. Nous avons souvent confié Bambou à mon beau-frère et ma belle-soeur qui l'accueillent comme leur fille (et on leur fait pleinement confiance, à Bambou de s'adapter à de nouvelles règles et à d'autres habitudes!) et inversement, on a souvent l'immense joie d'accueillir notre neveu à la maison pour quelques jours de vacances. C'est un énorme privilège et je remercie sincèrement mon beau-frère et ma belle-soeur pour leur confiance et leur investissement. Depuis un peu plus d'un an, il y a une adorable cousine. Si vous saviez comme je suis heureuse de voir Bambou la materner!

- La crèche et l'école. Certains parents regrettent de devoir confier leurs enfants un peu vite à la crèche et à l'école. Pour nous c'est salutaire. Bambou y apprend qu'elle n'est pas seule au monde, qu'il faut parfois attendre son tour et faire preuve de patience. Mais surtout elle y rencontre de merveilleux camarades de jeux!

- D'ailleurs, depuis qu'elle est à l'école, nous organisons régulièrement des sorties au parc avec les copains, des après-midi de jeux, des soirées pyjamas. Nous sommes vraiment bien entourés et il n'y a pas un WE où des amis ne nous proposent une play date ou nous demandent si Bambou ne peut pas venir dormir chez eux. *Gratitude*

- Les activités. Je me souviens, quand Bambou avait 2 ans - 2,5 ans, je regrettais son manque de témérité sur les plaines de jeux. Je regrettais qu'elle n'ai pas de modèle (un grand frère ou une grande soeur) pour la pousser à sortir de sa zone de confort. Nous l'avons donc inscrite à un atelier hebdomadaire de cirque. En plus de s'y faire des nouvelles amitiés, elle se confronte avec des enfants peut-être plus moteurs qu'elle et prend beaucoup plus de plaisir maintenant à tenter (avec toujours la prudence qui la caractérise) de nouvelles acrobaties.

- Trek je plan***. Si a la maison, nous sommes très disponibles pour elle, il y a une règle : "Au parc, tu me laisses glander à l'ombre". Parfois, elle a la chance de tomber sur des copains de l'école. Sinon, elle est forcée de se faire des potes ("Regarde la petite fille là qui joue toute seule"). C'est déjà arrivé qu'elle essuie un échec ("c'est OK, le petit garçon il préfère jouer seul pour le moment), mais souvent elle se fait de nouveaux copains (qu'elle retrouve parfois une fois suivante). Je me dis parfois que je suis un peu dure, mais c'est l'école de la vie et c'est une réalité qu'elle devra souvent ne compter que sur elle même.

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*Je me souviens aussi d'un grand moment WTF?! quand un jour la même personne m'a dit que "les filles ne pouvaient pas jouer par terre" (cette personne était une femme bien entendu).

** En fait ça peut être n'importe quoi, pourvu que ce soit pratique de mettre une étiquette.

*** 'Tire ton plan' en français dans le texte

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G
Très touchant ton article. Tu es courageuse Marie, et vous avez toutes les cartes en main pour que cette petite nana soit hyper épanouie. Je trouve que tu fais tout ce qu'il faut pour qu'elle se sente bien. Les mouvements de jeunesse pourraient aussi lui permettre de nouer des amitiés profondes...<br /> En tout cas, bravo à toi pour tout ce que vous mettez en place pour elle, elle a beaucoup de chance! Bisous ;-)
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M
Bonjour! Merci pour ton commentaire. J'ai moi-même été cheffe guide et c'est clair qu'on y pense pour l'année prochaine!
K
Très joli billet, très émouvant.<br /> Bambou doit vraiment être unique avec des parents si exceptionnels!<br /> (Et si ça peut rendre un peu le sourire: vous évitez bien des disputes à gérer ;) pour certaines fratries, ce sont de petites querelles de temps à autre... Pour d'autres, les frères et soeurs ne s'entenderont jamais... Alors profitez bien de votre jolie petite fille ;)
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M
Bien sur! Je fais partie d'une fratrie où les disputes étaient légion et mes parents on du en voir de toutes les couleurs. Mon propos est surtout que chaque famille, quelle qu'elle soit, cache ses doutes, ses difficultés, ses bonheurs... Et évidemment, c'est très chouette aussi d'avoir cette relation privilégiée avec Bambou. Et comme je le dis, on est super entouré de beaucoup de bienveillance <3
K
Super joli, et tellement intéressant d'entendre le point de vue et les astuces d'une maman d'enfant unique !! Merci pour ce chouette partage ! (et je retiens l'astuce pour la plaine de jeux, trek je plan... ça c'est du bon plan ;-) )
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